Machina Infernalis

Machina Infernalis

Drawing in situ, ink on walls, 350 x 7000 cm.

Circumambulations, Talan, Tunis, 2014.

© Intissar Belaid

Machina Infernalis est une fresque in situ, réalisée dans la cour qui entoure le bâtiment du groupe Talan, dans le cadre de l’exposition Circumambulations. Le projet de dessin est ancré dans la zone industrielle de la Charguia, composée de chantiers de construction, de bâtiments commerciaux et d’anciennes usines. Le dessin est réalisé avec de l’encre de goudron synthétique et se développe du sol aux murs à travers des tuyaux, des structures mécaniques et des machines dysfonctionnelles. Il s’agit d’un système complexe fusionnant les espèces : des corps-machines, des corps-plantes, des plantes-machines s’imbriquent dans un mécanisme lui-même hybride, transformant ces morceaux de corps en liquide épais et noir arrosant un ensemble de plantes anthropomorphes. 

Le dessin à l’encre noire embrasse les particularités architecturales – comme la vanne ou le drain d’égout – et les intègre dans une machinerie dystopique. Les lignes noires, tantôt fines et condensées, tantôt larges et espacées, s’enchevêtrent en réseau pour former un immense complexe mécanique où l’humain démembré est à la fois le produit fabriqué et la machine qui le fabrique. Le processus de dessin in situ, qui a notamment ouvert des dialogues avec les employés de l’entreprise, propose une reflexion sur les fonctions  potentielles de la machine : un miroir de la condition du salarié huilé dans les rouages du grand capital et les effets d’un système d’exploitation transformant le corps ouvrier en or noir.  

Le travail s’est fait en collaboration avec l’artiste Intissar Belaid qui a photographié le processus du dessin dans le but de réaliser une vidéo en stop-motion.

Drawing in situ stop-motion project, Intissar Belaid ［Intégrer vidéo］

https://www.youtube.com/watch?v=zmVGQXuKw6k